Credit: Ecotan Leather
Imaginez un processus de production dont l'impact est proche de zéro, avec un matériau qui naît et retourne à la nature, éliminant ainsi les stocks morts, les stocks et les déchets. Imaginez que ce matériau soit traité en tenant compte non seulement de son cycle de vie complet, mais aussi de l'impact de son élimination sur l'environnement, afin de le rendre non seulement inoffensif, mais même bénéfique. Imaginez que ce qui est considéré comme un déchet devienne une ressource.
Il s'agit de ce que l'on appelle le Next Generation Leather, c'est-à-dire non pas un simple matériau, mais un véritable protocole qui transforme l'approche du traitement du cuir dans le domaine qui a le plus d'impact sur l'environnement, à savoir le secteur du luxe. Fruit d'une étude de plusieurs années, Ecotan (de la famille Silvateam, entreprise leader dans le secteur des extraits naturels et depuis toujours attentive à la durabilité) est le premier système bio-circulaire « Zero Waste » qui vise à produire un cuir sans métal qui, à la fin de son cycle de vie, peut être recyclé et rendu à la nature, pour être utilisé comme engrais, compost ou même biochar.
Il a été prouvé que le cuir, en raison de la grande quantité de collagène et de protéines qu'il contient, peut être transformé en un biofertilisant incroyablement puissant, tandis que les tanins utilisés pour le tannage sont d'excellents boucliers naturels contre les bactéries. En tant que compost, le cuir de nouvelle génération, qui se désintègre complètement en 45 jours grâce à un processus industriel, peut augmenter la santé des plantes de 22 %. Enfin, transformé en biochar, le cuir nouvelle génération permet aux sols appauvris par la monoculture ou la déforestation de redevenir productifs grâce à sa capacité à absorber l'eau et à retenir à la fois les éléments utiles à la croissance des plantes, comme l'azote et le phosphore, et les gaz à effet de serre nocifs pour l'atmosphère.
Mais comment produit-on un cuir bio-circulaire ? Toute la chaîne d'approvisionnement est contrôlée grâce au respect d'un système de valeurs communes : du tannage naturel à l'aide d'extraits végétaux tels que le tanin de châtaignier, le quebracho et l'extrait de tara ou d'olive, à la finition, chaque étape doit respecter les normes définies dans le protocole « Made to be Reborn », que chaque entreprise s'engage à valoriser en signant ce que l'on appelle l'Engagement Ecotan.
Combien coûte l'adoption de cette nouvelle approche ? La réponse se trouve dans une autre question : combien cela coûte-t-il de ne pas le faire ? En cette période de crise, tant environnementale que sectorielle, l'évaluation économique doit se tourner vers l'avenir et prendre en compte le coût de l'ensemble du processus de production, y compris l'élimination des stocks, qui n'est souvent pas prise en compte dans le calcul économique.
« Il s'agit avant tout de gérer le changement », explique Alessandra Taccon, directrice du projet Ecotan : »Tout d'abord, le procédé Ecotan est polyvalent : il ne nécessite pas d'installations séparées, ce qui permet même aux tanneries traditionnellement chromées d'adopter progressivement le système basé sur les ingrédients naturels pour une partie de leur production, qui à l'avenir pourra également être entièrement réalisée à l'Ecotan. Notre objectif est ambitieux : augmenter les volumes pour générer des économies d'échelle et faire en sorte que de plus en plus de partenaires adhèrent à notre idée d'un tannage durable sans métaux. Le monde de l'automobile a entamé la transition vers un tannage naturel et sans impact - le projet d'intérieur de voiture avec le modèle GrandLand d'Opel vient de commencer - et maintenant les industries de l'ameublement et de la mode suivent également cet exemple et demandent des cuirs présentant ces caractéristiques. Le luxe et l'éco-durabilité ne sont pas deux mondes séparés, nous devons nous en souvenir lorsque nous envisageons l'avenir de l'industrie et de la planète ».
