Credit: Loewe
En passant en revue ces 11 années de défilés de Jonathan Anderson chez Loewe pour écrire cet article, je me suis rendu compte d'une chose qui semblait incroyable et qui devrait pourtant être parfaitement normale : chaque collection pourrait être la première et chaque collection pourrait être la dernière.
Il n'y a pas de véritable sommet, il n'y a pas de tendances, il n'y a pas d'ancien ou de nouveau. Il y a une multitude de Jonathan, une multitude de Loewe, différentes pièces d'un puzzle qui constitue l'identité d'une marque qui a conquis le cœur de tous, critiques et public, non pas en cédant à l'engouement du moment, mais en faisant place à sa croissance, chapitre après chapitre, dans 179 ans d'histoire et de foi dans l'artisanat et dans la vision de quelqu'un qui regarde le monde avec des yeux un peu différents, et qui n'a pas honte de le dire de la même manière.
Anderson et Loewe est un partenariat qui échappe (in)consciemment aux tendances, qui définit son propre concept de cool, qui va de l'avant dans une recherche courageuse de sa propre et unique identité.
Non pas pour être différent ou alternatif, mais au contraire : parce qu'il n'est pas nécessaire de se conformer à tout prix pour être aimé. Car qu'est-ce que l'amour si l'on n'est pas soi-même à 100 % ?
« Une marque ne se construit pas sur un show, mais saison après saison, année après année », a déclaré le créateur dans son message d'adieu.
Ce n'est pas un hasard s'il a ouvert et clôturé sa tournée chez Loewe par une présentation, pour souligner qu'il s'agit de toutes les étapes d'un parcours qui fait sens dans son ensemble, des défilés de mode aux expositions, des collaborations avec des artistes aux campagnes irrévérencieuses.
Jonathan Anderson de Loewe nous a dit qu'il faut s'amuser, que la légèreté doit être prise au sérieux, qu'être différent c'est aussi être libre. Et qu'en fait, il faut juste laisser du temps au temps. Le nôtre.
Pour citer Calvino : « Parfois, on se croit incomplet et on n'est que jeune ».
